L'arrivée dans le Lyonnais Dauphiné c'était fait vaille que vaille... Les chevaux avaient tenu bon malgré le train d'enfer. Le plus dur avait été de dormir à la belle étoile le plus souvent... Elizabelle n'avait pour ainsi presque pas dormis durant toute la durée du voyage jusqu'à Briançon. Parlant peu, ne mangeant pas, la jeune fille n'était plus que l'ombre d'elle-même... Et même le petit Breval n'arrivait pas à lui arracher un sourire. L'Ange dépérissait à vu d'oeil et personne n'arrivait à y chenger quoi que ce soit.
Le séjour chez la tante Axel fut un bienfait. Elle couva tellement Elizabelle que la jeune fille finit par demander à avoir sa propre demeure. Ainsi, elle pensait qu'en se soustrayant du regard de ses proches, il serait plus facile de faire son deuil et de se reconstruire une fois encore... Ou de cesser de se battre pour de bon...
Il ne lui avait fallu que peu de temps pour jeter son dévolu sur une vaste demeure en campagne, presque un petit château, avec sa grande salle, son étages avec de nombreuses chambres et surtout sa tour, que l'Ange voyait déjà comme son nouveau refuge. Avec l'argent gagné à l'Atelier, elle n'eut aucun mal à acheter cette demeure certes vastes mais dans un état lamentable, à l'abandon depuis des années. Des meubles furent offerts par Axel pour meubler des pièces vides, des servantes prêtés pour le nettoyage, et même quelques ouvriers pour les gros travaux.
Breval trouvait sa nouvelle maison très jolie avec son grand jardin et sa marre d'eau aux canards, et surtout la belle grande chambre d'enfants que l'on fit nettoyer en premier avec la pièce de la tour. Au fil des jours, la salle principale fut récurer, le sol recouvert de tapis épais pour protéger du froid, la cuisine redevint fonctionnel bien que la réserve en fut encore vide, et plusieurs chambres furent nettoyées et appraitées, pour le cas où Axel ou Jeni souhaiteraient lui rendre visite.
Elizabelle quand à elle, passait le plus claire de son temps dans l'annexe de la demeure, qu'elle nettoya elle-même avec soin, afin d'en faire son atelier et d'y entreposer ses ouvrages de couture.